Place forte économique, cette région du nord de l’Italie est aussi celle des grands lacs, du violon et du panettone…
La magie des grands lacs
Grands, les lacs des Préalpes italiennes le sont par la taille, mais surtout par la beauté, la douceur du climat et le rayonnement culturel. Ils attirent sur leur rives grandes fortunes et artistes depuis le XVIIIe siècle. Les lacs constituent le pôle touristique du nord de la Lombardie. Certains sont partagés avec les régions voisines, voire avec la Suisse. Après les classiques, découvrez les lieux moins connus , tels le lac d’Iseo.
Stendhal considérait le lac de Côme comme « le plus beau site du monde » tant il concentre les jardins débordant d’orangers et de rhododendrons, et les petits ports comme Varenna. Parmi ses riches villas, celle del Balbianello, a servi de cadre à Star Wars II et à James Bond dans Casino Royal.
Le village de Bellagio a été immortalisé dans la Chartreuse de Parme. À la croisée de trois bras du lac de Côme, il offre des vues exceptionnelles sur fond de montagnes
Un théâtre de l’histoire de France
La Lombardie, appelée historiquement duché de Milan, a obsédé les rois de France durant des décennies. Se considérant comme héritier du duché par sa grand-mère, Louis XII passe à l’attaque en 1499, le conquiert, puis le perd en 1513. 1515, la victoire de Marignan, mais aussi l’année où François Ier succède à Louis XII.
Le nouveau règne débute avec la reconquête du Milanais. Le site de la bataille, entre champs de maïs et centres commerciaux, se trouve à 15 kilomètres au sud-est de Milan., vers San Giuliano Milanese. Cinq cents ans plus tard, on peut se restaurer et dormir dans la ferme – cascina- Santé Brera, qui fut le quartier général français.
Dix ans plus tard, à Pavie, François Ier connaît la défaite. Fait prisonnier, il perd définitivement pied en Italie. Dans la remarquable chartreuse qui voisine cette ville étudiante, on pourra méditer sur la vanité des armes.
Un réseau de villes d’art
Qui dit Italie, dit forcément villes. Souvent industrialisées, celles de Lombardie gardent pour la plupart, le charme du passé. Dans les centres anciens, le Duomo ou l’église principale déborde de retables et des statues, tandis que le pouvoir civil s’affirme dans un palais sur la place centrale. Ainsi de Brescia, Côme, Crémone…
Bergame se partage entre une ville animée et une cité haute ceinte e murailles, truffée de monuments historiques et accessibles à pied, en bus ou en funiculaire. C’est ici que naquit la commedia dell’arte – Arlequin, Polichinelle, Colombine, Pierrot -.
Mantoue est marquée par la Renaissance et la famille des Gonzague. On y visite le palais ducal, avec les fameuses fresques de Mantegna dans la Chambre des Époux , et le palais Te, une fastueuse villa conçue en 1525 par Giulio Romano, élève de Raphaël.
Le berceau de la lutherie
Le violon a été créé en Lombardie au XVIe siècle, à Brescia ou à Crémone. C’est cependant la seconde qui prit le pas avec la lignée fondée par Andrea Amati, et surtout grâce à la renommée de Stradivarius.
Crémone conserve une école international de lutherie, un beau musée du Violon, avec le fameux Il Cremonese de Stradivarius, et quelques ateliers à visiter dont celui du français Philippe Devanneaux.
Milan, la rivale de Rome
La capitale lombarde est la deuxième ville du pays et s’impose dans de nombreux secteurs de l’économie, ainsi que dans la culture, la mode, les médias, le football et même le tourisme.
Le Duomo est une des cathédrales les plus impressionnantes d’Europe, la troisième par ses dimensions avec 158 mètres de long. Si l’intérieur froid et gigantesque déçoit un peu, on est sais par ses 135 flèches gothiques qui la font surnommer « le hérisson de marbre ». La promenade sur les toits est inoubliable.
La prestigieuse galerie couverte Victor-Emmanuel II, immense croix latine de fer et de verre, abrite cafés et belles vitrines. Au nord, elle ouvre vers le Quadrilatère d’or où, faute de portefeuille bien garni, on admire les demeures des grands couturiers.
De la Scala au château des Sforza, de la basilique Saint-Ambroise à La Cène de Léonard de Vinci, Milan a de quoi retenir trois ou quatre jours.