Les Cathares. Tout a été dit sur eux, ou presque. Leurs châteaux, on les a appelés les citadelles du vertige. Mais reprenons l’histoire au début. Les Cathares appartiennent à un courant chrétien, le catharisme.
Il s’agit d’un mot créé pour les désigner, l’autre mot étant « hérétiques ». Eux-mêmes se définissaient comme « bons chrétiens », les « bons hommes » et « bonnes femmes » étant les personnes les plus avancées dans l’élévation spirituelle. Venue d’Europe orientale, cette nouvelle foi arrive en Europe occidentale vers l’an Mil.
Les Cathares du Midi de la France s’inscrivent dans un mouvement plus large de reconnaissance spirituelle, politique et territoriale. Les comtes de Toulouse et la croix occitane sont symboles de ralliement. La région est riche, les comtes deviennent puissants, cette nouvelle religion sent le soufre.
Ça en est trop pour les rois de France et pour les papes successifs. Durant plusieurs dizaines d’années, les soldats du Nord vont déferler sur les terres occitanes, c’est la Croisade des Albigeois, puis l’Inquisition achèvera l’éradication. Les comtes de Toulouse sont soumis, il en est de même pour la famille Trencavel, seigneurs de Carcassonne.
Les massacres ont été nombreux et les villes assiégées ont payé un prix très lourd. Béziers fait figure de ville martyre, une phrase est restée célèbre dans l’histoire. Celle du légat du pape qui aurait exhorté ses soldats lors du siège de la ville et de sa chute, à propos des habitants : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! ».C’était en 1209. Un musée raconte cette terrible histoire, c’est à Mazamet, le musée du Catharisme.
Voilà pour le cadre. Les Cathares n’étaient pas des soldats, ils ne bâtissaient pas de châteaux. Ils étaient protégés par des seigneurs eux-mêmes cathares ou bien sympathisants. Le pays cathare correspond à la région de l’Ariège, de l’Aude, des Corbières, tout en sachant que le catharisme s’étendait bien au delà, jusqu’en Dordogne ou en Lot-et-Garonne où des tueries ont aussi été perpétrées.
Les châteaux cathares se trouvent, eux, dans un triangle allant de Castelnaudary à Narbonne puis à Ax-les-Thermes avec le château d’Usson et celui de Puilaurens, tous deux à proximité). Le plus célèbre est le château de Montségur où les derniers cathares furent brûlés vifs dans un immense et unique bûché en 1244. Deux cent vingt personnes y périrent, le 16 mars.
De nombreux autres châteaux sont remarquables. Tous ont en commun d’avoir été construits au somme de montagnes abruptes, de rocs âpres et protecteurs pour qui s’y réfugie. On peut citer entre autres: le château de Roquefixade, le château de Lastours, de Puivert. I
l y a aussi les plus célèbres, ceux qui ont pour surnom « les cinq fils de Carcassonne », le château d’Aguilar, celui de Peyrepertuse, de Puilaurens, de Quéribus et enfin le château de Termes. Tous ont leurs particularités et leur histoire.
N’hésitez pas à parcourir ces sentiers qui montent aux « citadelles du vertige », le vent vous y racontera l’histoire des bons hommes, et qui sait si vous n’y entrez pas parler Dieu lui-même ?